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Une réponse informatique excessive : Proctoring & Privacy, un problème analogique ?

Une réponse informatique excessive : Proctoring & Privacy, un problème analogique ?

Les exigences d’endiguement de l’épidémie Covid-19 ont conduit à la mise en œuvre, entre autres mesures, d’un blocage temporaire des structures éducatives, depuis les crèches jusqu’aux universités. Depuis une première et momentanée suspension des activités pour permettre aux instituts scolaires et universitaires de se doter des outils informatiques nécessaires, on est passé à la pratique de la Didactique à Distance (dad). 

L’absence de la présence physique contemporaine des enseignants et des étudiants a accentué un problème depuis toujours présent dans les contextes de l’apprentissage : le risque de l’utilisation de moyens frauduleux pour gagner la note positive relative aux vérifications, interrogatoires et examens. Ce thème a notamment été considéré comme critique dans les universités, qui ont été parmi les premières à adopter des moyens technologiques pour contrer ce phénomène. 

La pratique prend le nom de « Proctoring » qui peut être traduit en espagnol comme « Supervision ». Les programmes de Proctoring sont utilisés pour contrôler les étudiants lors d’un interrogatoire ou d’un examen écrit. Le Proctoring est basé sur une synergie entre les systèmes de contrôle des entrées de l’ordinateur de l’étudiant (comme tastiera, microphone et curseur), analyse de l’environnement dans lequel il se trouve et de ses mouvements, tant du corps que des yeux. Ces données sont analysées à partir d’un algorithme particulier qui, en cas de situation suspecte, prévient le professeur, laissant ainsi au facteur humain la décision finale. 

Mais l’utilisation de cette technologie a suscité de nombreuses critiques. Au Polytechnique de Turin, l’adoption du système de Protectoring a suscité des réponses enflammées de la part des étudiants, qui ont répondu par une occupation du bâtiment du Recteur où certains étudiants se sont enchaînés aux entrées. En ce qui concerne les protestations des représentants des étudiants de différentes universités, du point de vue de la vie privée, les systèmes de Proctoring ont quelques problèmes. 

Tout d’abord, les produits les plus achetés sont « Respondus » et « Proctorio ». Ces sociétés sont basées aux États-Unis, ainsi soulevé la question du transfert des données personnelles des étudiants, qui pourraient également être plus jeune, en cas d’utilisation des systèmes de Proctoring par les établissements d’enseignement supérieur. 

Le site web de « Respondus » mentionne le privacy Shield, malgré l’arrêt Schrems depuis un an, qui a enterré l’accord entre l’Union européenne et les États-Unis qui a été conclu quatre ans plus tôt. « Proctorio », d’autre part, affirme sur son propre site d’utiliser un data center près de l’institut qui utilise les systèmes, mais, en raison du manque de transparence, des doutes subsistent quant à la localisation des centres de données utilisés et quant aux flux de données à caractère personnel. 

Il faut également souligner l’invasivité de ces systèmes, qui recueillent une quantité de données personnelles et parfois particulières. Par exemple, dans les procédures prévues depuis Proctorio il y a aussi la vérification préliminaire de la carte d’identité. C’est pourquoi, comme l’affirme la maison de production sur le site web lui-même, le système tente de minimiser les données personnelles recueillies tant dans le nombre que dans le temps, il n’y a pas besoin d’adresses temporelles pour se rendre compte de la réalité de ces informations. 

Dernier argument à mentionner est l’effet psychologique que l’utilisation de ces instruments a sur les étudiants. 

Si nous considérons une situation de surveillance similaire, telle que celle qui peut résulter de la vidéosurveillance sur le lieu de travail, un autre sujet fondamental et sur lequel l’autorité chargée de la protection des données s’est exprimée à de nombreuses reprises, sur un groupe démographique plus sensible à être sous le contrôle d’un algorithme tel que les jeunes étudiants, le résultat ne peut pas être négatif !

En conclusion, nous devons nous demander si ce déplacement de moyens technologiques et d’un traitement des données à caractère personnel est vraiment nécessaire tant en qualité qu’en quantité pour un problème qui subsiste depuis toujours et auquel certaines semblent suffire solutions analogicas, qui sont maintenant plus difficiles à appliquer, mais pas impossibles.

SOURCE:FEDERPRIVACY

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