- Le canal prioritaire offre un moyen de dénoncer la diffusion illégitime sur Internet de contenus sensibles, sexuels ou violents, même sans être la personne concernée
- L’année dernière, l’AEPD a traité près d’une cinquantaine de plaintes comme urgentes, avec 29 demandes de retrait de contenu réalisées
- Les cas les plus fréquents portés à l’attention de l’Agence concernent la diffusion de contenus à caractère sexuel enregistrés avec ou sans le consentement de la femme qui y apparaît mais diffusés sans son autorisation, l’enregistrement des agressions de mineurs et de personnes LGTBIQ+ et la publication de faux profils sur des sites pornographiques;
- L’efficacité du retrait des contenus est d’environ 86
- La diffusion de l’initiative a bénéficié de la collaboration de l’actrice Ana Milan, qui a publié sur ses réseaux sociaux un fil dans lequel elle réfléchit sur le pouvoir qu’a chaque personne de freiner ce type de contenu en les recevant ou en les voyant publiés
L’Agence espagnole de protection des données (AEPD) a lancé aujourd’hui l’initiative « Tu l’arrêtes ou tu le passes » un projet visant à diffuser l’utilisation du canal prioritaire de l’Agence pour dénoncer la diffusion de contenus sexuels ou violents diffusés sur Internet sans le consentement des personnes.
Grâce à cette initiative, l’Agence s’adresse à toutes les personnes qui, à un moment ou à un autre, peuvent recevoir un contenu de ce type, même si elles ne l’enregistraient pas initialement. En recevant cette vidéo ou cette photographie, chaque personne doit décider quoi faire : si elle devient complice ou si elle va agir pour arrêter la chaîne. L’objectif est de faire savoir que nous pouvons tous dénoncer à l’Agence la diffusion de ce type de contenu et que non seulement la personne qui décide initialement de diffuser un contenu à caractère sexuel ou violent sans l’autorisation de la personne qui apparaît dans les images mais tous ceux qui contribuent à sa diffusion par différents moyens.
Pour réaliser la diffusion de #Tul’ArrêtesOuTuLePasses, l’Agence espagnole de protection des données a bénéficié de la collaboration d’Ana Milan, qui a soulevé sur ses réseaux sociaux ce que ses disciples feraient s’ils recevaient une vidéo à caractère sexuel enregistrée sans le consentement de la femme qui y apparaît. L’actrice réfléchit à l’importance et au pouvoir qu’a chaque personne à ce moment-là pour freiner ce contenu : « Tu es la solution ou tu es complice ».
L’initiative ‘Tu l’arrêtes ou tu le passes’ fait partie du pacte numérique pour la protection des personnes, un projet visant à promouvoir la protection des données et l’utilisation responsable des nouvelles technologies dans lequel les entités adhérentes, actuellement plus de 200, s’engagent à diffuser le canal prioritaire auprès de ses utilisateurs, clients et employés.
Au cours de l’année 2020, l’AEPD a reçu 358 demandes de retrait de contenus sexuels ou violents via la Chaîne Prioritaire. À la suite de son analyse, près d’une cinquantaine de ces pétitions ont été traitées comme urgentes, étant donné qu’elles font partie des objectifs de ce canal, en demandant dans 29 de ces cas le retrait urgent des contenus aux prestataires de services, ce qui était demandé par le plaignant. Parmi les cas les plus fréquents portés à l’attention de l’Agence figure la diffusion de vidéos ou de photographies à caractère sexuel initialement enregistrées avec le consentement de la femme qui y apparaît mais diffusées sans son autorisation à travers des pages pornographiques, contenus sexuels enregistrés sans consentement et diffusés ultérieurement, l’enregistrement des agressions et humiliations de mineurs et de personnes LGTBIQ+ et la publication de faux profils sur des sites pornographiques en utilisant l’image réelle et le numéro de téléphone de femmes sans leur consentement. En fait, dans certains cas, les femmes concernées ne savent pas que ces contenus sont diffusés jusqu’à ce qu’un proche les prévienne. Le pourcentage d’efficacité du canal prioritaire dans le retrait de ces contenus a été d’environ 86 % après l’envoi de la mesure de précaution aux pages qui l’hébergent. En général, le retrait de contenu se produit dans un délai de 72 heures lorsque le responsable de la plateforme se trouve en Espagne.
Par ailleurs, l’Agence dispose actuellement de 19 enquêtes préliminaires et de 3 procédures de sanction contre les personnes responsables d’avoir téléchargé ce type de contenu sur le Web ou d’avoir créé de faux profils.
À propos du canal prioritaire
Le canal prioritaire offre un moyen rapide et gratuit de signaler la publication sur Internet de contenus sexuels ou violents diffusés sans l’autorisation des personnes qui y apparaissent, en particulier dans les cas de harcèlement de mineurs ou de violences sexuelles à l’égard des femmes, mais aussi dans les situations de violence numérique de toutes sortes. En outre, cette plainte est indépendante de celles qui peuvent être portées devant les forces et corps de sécurité de l’État ou le parquet.
L’Agence, en tant qu’autorité indépendante, peut prendre des mesures urgentes pour limiter la diffusion et l’accès aux données à caractère personnel. À la suite de l’analyse de la plainte (qui peut être faite à la fois par la victime et par un tiers), l’Agence peut décider de prendre des mesures conservatoires pour éviter la poursuite du traitement illégitime dans des cas particulièrement graves. Dans le même temps, l’Agence apprécie également l’ouverture d’une procédure de sanction contre les responsables du traitement illégal.
SOURCE: AUTORITA’ PER LA PROTEZIONE DEI DATI DELLA SPAGNA – AEPD